Ce que j'ai particulièrement aimé
Les thèmes qui m'ont obligée à dépasser les limites de ma propre créativité pratiquement à toutes les semaines. J’ai dû régulièrement faire des recherches pour arriver à développer une idée. Combien de fois m'est-il arrivé de m’informer sur un sujet pour bifurquer soudainement et adopter un courant d'idée parallèle, inspiré d’une image ou d’un concept trouvé au cours de cette recherche. Les thèmes étaient parfois farfelus ou issus d'idées plutôt abstraites et il fallait alors aller dépasser l’évidence en sortant des sentiers battus et en explorant des sources d’idées dérivées du thème, comme autant de sous-entendus. Plusieurs des projets réalisés au cours de cette année sont de véritables allégories, tout en codes et en symboles.
Ce que je n'ai pas vraiment aimé
Encore les thèmes! Eh oui, je n’ai pas aimé le fait que les thèmes changeaient à toutes les semaines souvent de façon radicale, et donnaient alors l’impression d’avoir à plonger dans un autre univers totalement différent. Ils pouvaient représenter une importante source d’inspiration, tout comme ils risquaient d’éteindre une flambée créative qui commençait seulement à prendre vie. J’aurais parfois aimé explorer davantage une technique ou un thème ou l’intégration de certaines composantes, etc. avant de passer à autre chose de totalement différent. C’est pourquoi j’ai l’intention d’aborder la prochaine année de création sous forme de trimestres ou de saisons. Quatre saisons de création! Cela me permettra d’élaborer davantage les thèmes en tentant de créer des collections saisonnières.
Ce que j'ai appris
Je dois bien me rendre à l’évidence, je ne suis pas une bonne joueuse d’équipe. Je peux travailler en excellente harmonie avec quelques personnes à la fois, mais je trouve les groupes plus nombreux extrêmement difficile à gérer, me créant beaucoup de pression, ce qui me donne toujours envie d’abandonner. Heureusement, j’ai réussi à passer outre cette année, mais je ne sais pas si j’aurais la patience de refaire cela de la même façon l’an prochain. Il y a toujours les petits conflits mesquins qui surgissent inévitablement au moins une ou deux fois au cours d’un tel projet, les personnes qui se sentent lésées, vexées ou insultées, les autres qui se croient mal-aimées, celles qui prennent trop de place et celles qui devraient en prendre davantage… Cela, sans oublier la catégorie de gens belliqueux, toujours prêts à chercher querelle, les susceptibles à qui on ne peut rien dire, et ainsi de suite… Il y a eu cette année quelques mésententes au sein du groupe initial qui m’ont fait remettre en question la possibilité de participer à un second projet de groupe comme celui-ci. Je m’interroge encore sur la possibilité de faire cavalier seul pour 2005-2006.
Il est bien certain que des défis comme ceux relevés à toutes les semaines pendant 52 semaines, contribuent à produire une croissance plus rapide et un développement artistique assez surprenant. Je me sens beaucoup plus confiante qu’il y a un an lorsqu’il s’agit d’élaborer un design. Les difficultés rencontrées me font beaucoup moins peur et je sais maintenant que je peux arriver à trouver des solution, des compromis ou des alternatives intéressantes à tous les défis que je désire relever.
J’ai aussi acquis la certitude que c’est vraiment le bijoux d’art qui m’intéresse et pas les productions en série. Il s’avère que j’éprouve une immense satisfaction à produire des pièces uniques.
Il m’a été très difficile de respecter les délais, surtout pendant le dernier trimestre. Voici donc un des points qu’il me faudra améliorer si je participe à une autre ronde du projet. Je crois que cela est dû au fait que j’ai cherché à me dépasser à toutes les semaines en créant un bijou dont je puisse être vraiment satisfaite, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais qui demande beaucoup plus de temps.
Mon évolution personnelle
Lorsque j’ai commencé mon année en août dernier, j’utilisais encore assez souvent des composantes et des fermoirs commerciaux. Au fil des mois, je me suis mise à fabriquer mes propres fermoirs de plus en plus et je n’utiliser presque plus des composantes achetées déjà toutes faites.
Mes designs sont encore semblables à ce qu’ils étaient il y a douze mois, mais ils le sont plus! Je veux dire qu’ils sont plus audacieux, plus tendance, plus élégants, plus raffinés, plus solides, plus réalistes (série animale), plus allégoriques ou plus artistiques qu’auparavant.
J’ai commencé à utiliser le fil d’argent et le doublé d’or 14K en cours de route ; une nette amélioration apportée à mon produit. Ce faisant, j’ai constaté que les clients n’hésitaient pas à investir une somme importante dans l’achat d’un bijou artisanal en métal précieux, avec des perles, du cristal ou des pierres fines. Ma petite entreprise venait donc de prendre une autre direction. Cela m’a fait découvrir une fabuleuse brochette de fournisseurs tous plus intéressants les uns que les autres. Une simple visite dans leur site web me fait saliver au point d’inonder mon clavier. Que de merveilles! Ça prends des sous par contre… beaucoup de sous! *soupir*
Ma pièce favorite
Si j’avais à choisir ma création favorite pour cette année de création, je serais plutôt embêtée. Il y en a plusieurs qui représentent pour moi soit la réussite d’un défi plus grand que les autres, soit une réalisation de grande qualité, ou encore un sujet qui vient chatouiller mes émotions. Parmi ces pièces, on retrouve bien sûr le bracelet « Les yeux du cœur ma sœur » qui a été conçu spécialement pour ma frangine adorée. J’aime aussi particulièrement l’Hippodor qui est d’un réalisme frappant et pour lequel j’ai mis plus de douze mois juste à rassembler mon courage avant de commencer. Le collier « Ne m’oublie pas » avec sa dentelle de fleurs bleues à feuillage argenté. « Prince Froggy » cette adorable grenouille entièrement crochetée en acier inoxydable, en trois dimensions! Plus récemment, le collier Art Nouveau qui m’a demandé tant d’effort de de temps à réaliser et qui est devenu pour moi un symbole de réalisation professionnelle et artistique.
Pour conclure
Les semaines difficiles, le stress, les délais serrés, les changements de cap incessants, les périodes d’insomnie passées à réfléchir à un aspect problématique de la réalisation d’une pièce… Tout cela n’a vraiment pas beaucoup d’importance quand on considère le résulat final de l’expérience. Les gains sont nettement plus nombreux et intéressants que les pertes et en bout de ligne, c’est vraiment tout ce qui compte!